A travers l’histoire d’Alice, « grande petite fille » nourrie de Club Dorothée et autres sous-mangas, gavée d’images chics et chocs, et que les nouvelles du monde ennuient par dessus tout, c’est la politique extérieure de la, désormais, unique superpuissance mondiale qui se raconte dans toute son arrogance, sa suffisance et ses comportements criminels.

Acteurs, marionnettes naines et géantes, musique, chant, etc… sont mis au service de cette fable onirico-épique, parcours initiatique d’une jeune « serial-consommatrice », entre Mac Do et pizza surgelée, Alice au Pays des Horreurs, sans autre rêve que ceux qu’on achète par sms, édulcorés et brûlés par la société marchande dévorant cerveaux et lendemains qui chantent. « Buvez nos paroles comme vous buvez notre Coca Cola ».

« Un autre monde » est-il encore possible ? Quel est celui que choisira Alice, enfant égarée dans ce troupeau aveugle ? Héroïne de sa propre destinée, chevauchant le futur, luttant contre un système vicié ou adolescente bouffie par l’ennui, vissée à son canapé ? Et nous ?

$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description
$slide->description

Extrait

ALICE : Vous ne croyez pas que je suis encore un peu petite pour comprendre tout ça ?

BARBIE/REINE DE COEUR : Si tu vivais quelque part au milieu de l’Afrique ou en Asie, tu ne serais pas trop petite pour coudre des ballons pour Nike avec tes petits doigts agiles. Si tu vivais à Manille ou à Bali, tu ne serais pas trop petite pour tailler des pipes aux touristes allemands, italiens, américains, belges, japonais ou australiens. Si tu vivais à Madagascar, tu ne serais pas trop petite pour errer dans les rues à la recherche d’un déchet quelconque à avaler pour éviter de mourir. Si tu vivais à Kigali, tu ne serais pas trop petite pour porter le virus du sida. Si tu vivais à Sao Paulo, tu ne serais pas trop petite pour sniffer de la colle ou du Sassi.

Alors, dis-moi, pourquoi serais-tu trop petite pour essayer de comprendre pourquoi tu as le droit de te vautrer sur ce canapé, comprendre comment fonctionne le système qui engendre cette société et les nombreuses possibilités de vie qu’elle t’offre, quel que soit l’endroit que tu habites sur notre magnifique planète bleue ?

« Cette entreprise est remarquable, nécessaire, saisissante. »

Laurent Ancion, Le Soir, 14 avril 2005

« L’Amérique est un pays libre ». Cette idée est avalée avec le lait maternel. Combien de gens dans le monde ont fait de cette idée un élément fondateur de leur propre histoire d’amour avec l’Amérique ? Dans l’esprit de beaucoup d’Américains et de beaucoup d’étrangers, consciemment ou non, c’est ce qui confère aux Etats-Unis le droit moral de faire ce qu’ils font au reste du monde. »

William Blum, L’Etat voyou, 2001

Crédits

Texte, conception, mise en scène et narration live
Jeanne Dandoy

Interprétation
Frédéric Ghesquière, Nathanaël Harcq, Mathilde Lefèvre, Jean-Philippe Lejeune, Aline Mahaux.

Conseiller dramaturgique
Jacques Delcuvellerie

Création marionnettes
Laurent Steppé

Création son
Guillaume Istace

Création de la musique de la chanson des bébés mutants 
Garrett List

Création costumes
Patricia Eggerickx

Création maquillages
Dominique Brévers

Création lumières
Manu Deck

Création vidéo
Jean-François Ravagnan

Direction technique du projet et assistance technique
Fred Op de Beeck

Régie générale
Thierry Moors

Une création de Seriallilith, en coproduction avec le Théâtre de la Place et le Groupov, avec l’aide de Théâtre et Publics et le soutien de la Communauté Française de Belgique.